Aujourd’hui, j’ai envoyé ce message aux auteurs de ma formation “écrire un roman en 3 mois” : Où que vous en soyez de votre roman, vous êtes exactement là où vous devez en être.
Rappelez-vous qu’on écrit un roman comme on court un marathon. Ça demande de l’entraînement, du mental, de l’endurance, et ça n’est pas toujours une partie de plaisir (à ce qu’on me dit, parce que je ne cours pas de marathons).
L’enjeu, ce n’est pas la vitesse avec laquelle vous courez, c’est que vous teniez bon, que vous arriviez au bout du parcours.
Et la seule véritable astuce, le seul véritable “truc” dont vous ayez besoin, c’est la régularité.
Une bonne habitude d’écriture, doublée d’une technique claire, vous amènera plus sûrement au but que n’importe quoi d’autre.
Écrivez tous les jours, gardez votre ligne directrice en tête (protagoniste + objectif + conflit) et avancez.
Les obstacles sont essentiellement mentaux : doute esthétique (“ce n’est pas assez bon”), doute logique (“ça manque de cohérence”) qui se dissimulent en doute personnel (“je ne suis pas assez compétente”, “le talent c’est pour les autres”).
Ne tombez pas dans le panneau, ce n’est pas vous qui bloquez. C’est peut-être votre organisation, c’est peut-être un aspect de la technique qui vous échappe, c’est peut-être la matière de votre livre qui est rétive.
Si vous travaillez tous les jours, vous créez de la constance, vous gardez le projet à portée de main et votre cerveau travaille dessus non stop. Si, en plus, vous vous posez des questions efficaces (par exemple : “comment raconter telle scène ?” plutôt que “je n’y comprends rien, comment y arriverai-je ?” ou “est-ce assez bon ?”), alors vous progresserez à vitesse éclair.

Votre sens esthétique est votre pire ennemi parce qu’il vous empêche de voir la qualité du livre que vous écrivez. Il compare la matière qui existe sur votre page à une matière idéalisée, mélange des passages de la littérature qui vous ont marquée et de l’imaginaire que vous avez construit de ce que pourrait être un livre.
La rencontre avec la réalité du livre que vous écrivez est pourtant indispensable, ainsi que le fait d’éduquer votre regard à voir la beauté qui se dégage de ce livre.
Il ne s’agit pas de vous gorger de vous-même en vous flattant de votre talent, mais d’avoir l’humilité d’accepter qu’une histoire qui fonctionne, c’est suffisant.
Une histoire qui fonctionne, c’est quoi ? c’est un livre qui raconte ce qu’il a à raconter, simplement, explicitement, efficacement. C’est une scène qui assume son conflit et le porte à son terme. Ce sont des personnages qui vivent parce qu’ils sont humains, c’est-à-dire faits de paradoxes, de désirs et de peurs.
Ni plus, ni moins.