Une nouvelle contient entre 5 et 50 pages (1.250 à 12.500 mots, ou 7.500 à 75.000 signes).
En-dessous, vous êtes sur une forme courte qui répond à d’autres contraintes. Au-dessus, vous entrez dans une forme qui demande de penser à des intrigues secondaires et de prendre le temps d’un autre type d’écriture.
Un roman commence à 50.000 mots (300.000 signes).
Certains éditeurs cherchent des textes à partir de 40.000 mots (240.000 signes)
En édition jeunesse, le terme “roman” s’applique à des formats qui entrent dans le champ de la nouvelle.
Entre les deux, il y a un grand vide. Les anglosaxons appellent ce format intermédiaire la novella, ou petit roman, que le marché francophone a tendance à ignorer.
Ce sont de larges fourchettes de taille pour votre livre alors demandez-vous aussi :
- De quelle longueur de texte ai-je besoin pour raconter l’histoire que j’ai en tête ?
- Quels sont les facteurs qui affectent la longueur d’un texte et comment puis-je m’en servir ?
Cette seconde question est particulièrement utile si vous écrivez trop court et voulez éviter la sensation de remplissage, ou si vous écrivez trop long et voulez savoir quoi couper pour ne rien perdre de l’histoire.
Quelle est la taille d’une histoire ?
Pour être racontée de manière satisfaisante, une histoire doit passer par certaines étapes indispensables à la compréhension du lecteur.
Si, par exemple, vous écrivez une enquête, vous devez annoncer le crime, faire découvrir des indices, sans doute développer une fausse piste, permettre aux enquêteurs de dénouer les différents fils du mystère et montrer la résolution.
Dans une romance, vous avez besoin d’une rencontre, de laisser l’attirance et la relation se construire, de créer quelques moments de tension et de nous montrer la résolution.
Chaque histoire impose une certaine logique.
Évaluez la longueur de votre livre
Commencez par lister les différentes étapes indispensables comme dans les exemples ci-dessus.
Cela vous donnera une idée du nombre de scènes dont vous aurez besoin. Écrivez en trois. Quelle taille font-elles en moyenne (par exemple si j’ai une scène de 1000 mots et deux scènes de 250 mots, la moyenne sera de 500 mots par scènes).
Multipliez le nombre de scènes de votre liste par cette moyenne. Vous aurez alors une idée de l’espace dont vous nécessaire pour raconter votre histoire.
C’est une estimation.
Elle est là pour vous aider à mieux définir vos attentes. Pensez à réévaluer la moyenne de longueur du texte à chaque fois que vous lui ajoutez une scène. Vous préciserez ainsi votre estimation et pourrez mieux vous adapter.
Ce qui est important, ce n’est pas ce calcul, c’est de comprendre que le contenu de votre histoire affecte sa longueur.
J’explique tout cela plus en détail dans ma formation Écrire une nouvelle en six semaines.
Les facteurs qui affectent la longueur d’une nouvelle ou d’un roman
La complexité de l’intrigue
Plus l’intrigue sera complexe (ie plus elle contient d’intrigues secondaires et de fausses pistes) plus elle sera longue à raconter.
Simplifier l’action vous permettra de réduire la longueur du texte.
Par exemple, si vous voulez faire une nouvelle policière, vous mettrez moins de témoins à interroger, moins de suspects. Vous limiterez aussi le nombre d’hypothèses erronées formulées par les enquêteurs.
À l’inverse, pour un roman, vous aurez tout loisir de multiplier les fausses pistes. Vous pourrez même ajouter des intrigues concernant la vie personnelle de vos enquêteurs.
Pour une romance, si vous voulez écrire un texte court, vous passerez plus rapidement de la rencontre à la relation amoureuse que si vous voulez écrire un roman, où vous multiplierez les obstacles et les freins à la relation.
Votre parti-pris narratif
La narration affecte aussi la longueur de l’histoire :
Si vous racontez avec beaucoup de détails, si vos dialogues sont constitués de longues tirades, si vous prenez le temps de développer vos décors, vous aurez des scènes plus longues.
À l’inverse, un style plus elliptique, des descriptions synthétiques, des actions moins développées, feront des textes plus courts.
Notez que tous les styles ont leurs avantages et leurs inconvénients. Même si votre sensibilité affecte vos choix stylistiques, vous pouvez adapter votre écriture à la commande.
Travailler à partir de ces facteurs
C’est surtout dans le jeu entre ces deux facteurs que vous trouverez le plus de levier sur la longueur de votre texte.
- Quelles parties de votre intrigue méritent que vous vous y attardiez ? Quelles parties peuvent être synthétisées sans perte pour le lecteur ?
- Quels aspects de vos personnages ont besoin d’être clairement racontés, voire répétés ? Lesquels pouvez-vous confier au sous-texte ?
- Quels éléments de vos décors servent la compréhension de l’intrigue ? Lesquels sont là uniquement pour créer l’atmosphère du texte ?
En vous interrogeant sur la raison d’être et la fonction de chaque élément de votre histoire, vous pouvez librement jouer avec sa taille. Vous gagnez surtout en compréhension de ce que vous êtes en train de faire. Alors, vous pouvez agir sur l’impact de vos sur votre lecteur.
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