
Commencer à écrire une histoire est facile: une idée se présente, vous la suivez, elle se déroule devant vous… jusqu’au moment où elle s’arrête.
Vous avez le sentiment qu’elle ne va nulle part, qu’elle se répète, qu’elle part dans tous les sens. Vous êtes perdu, ne savez pas comment relancer ou ne serait-ce que maintenir votre intérêt pour ces personnages et leurs actions – alors vous soucier de l’intérêt des lecteurs, c’est encore autre chose!
Vous savez qu’il faut changer quelque chose dans votre approche, mais quoi ?
Faut-il redéfinir le personnage ? regarder l’intrigue sous un nouvel angle ? réfléchir au concept, au sens qui sous-tend votre histoire ?
Vous n’avez pas de technique, pas de méthode, alors vous modifiez une phrase ici ou là, vous revenez en arrière, vous réfléchissez, mais surtout vous procrastinez et vous regardez avec intérêt cette nouvelle idée qui vous fait de l’œil.
Vous avez entendu parler de plan, de structure d’histoires mais vous vous en méfiez: est-ce que ça ne va pas m’enlever de la spontanéité ? Est-ce que je ne vais pas m’ennuyer si je connais déjà l’histoire avant de l’écrire ?
Vous regardez ça d’un peu loin, vous lisez quelques livres avec une certaine distance critique, vous décidez d’essayer, un peu. Peut-être que ça ne vous parle pas. Peut-être que vous sentez l’intérêt de la structure mais ne parvenez pas encore bien à l’appliquer.
Dans une discussion intéressante avec un collègue, j’ai échangé sur cette question: “Le personnage est le ressenti”, disait-il, “et les auteurs avec qui je travaille appliquent la structure de façon trop intellectuelle, ça donne des histoires mécaniques, il ne faut pas de structure”. Je ne le rejoins pas.
Les histoires qui ne sont menées que par le personnage tendent à tomber dans la répétition et dans la platitude, parce que le vécu émotionnel et sensoriel d’un personnage ne suffit pas à créer de l’intérêt. De la curiosité, oui. De l’empathie, parfois. Mais un intérêt soutenu jusqu’à la fin d’un livre (même court), non.
L’intrigue existe pour pousser le personnage à évoluer
Si la structure existe c’est parce que, pour pouvoir évoluer, le personnage doit être bousculé ; des forces extérieures doivent l’agiter pour le pousser à sortir de ce qu’il connaît, pour le pousser au-delà de ce qu’il sait faire, pour l’inviter à développer tout son potentiel. Les meilleures histoires sont celles qui mêlent une bonne intrigue et des personnages avec un vécu émotionnel fort (ce qui ne veut pas dire qu’il faille déverser des tonnes de sentiment sur la page).
Comprendre la structure d’une histoire vous permet de choisir, parmi toutes les options que vous offre votre situation initiale (un contexte, un personnage, une quête), celles qui mettront le plus en tension le personnage, parce que c’est dans cette tension que se trouve son opportunité de transformation.
Pour ne pas être anecdotique, une histoire doit offrir la promesse d’un changement possible. “Possible”, cela signifie que le personnage peut sortir de sa quête inchangé, mais seulement parce qu’il aura été incapable de se transformer (ou qu’il aura choisi de ne pas le faire). Pour se transformer, il faut souvent accepter d’abandonner ce que l’on connaissait, ce que l’on savait de soi, accepter de modifier son rapport au monde et aux autres. Pour certains personnages le jeu n’en vaut pas la chandelle.
Néanmoins même dans ce cas c’est bien d’un choix qu’il s’agit, d’une opportunité offerte qui n’est pas saisie.
Pour offrir ce choix à votre protagoniste, vous devez le confronter à des situations qui agitent en lui précisément ce qui est susceptible, en lui, en elle, d’éveiller la possibilité d’une transformation. Le chemin le plus court c’est d’identifier une faille, un paradoxe, un désir contradictoire chez le personnage, et de le mettre dans des situations qui réveillent ce désir et lui rappellent qu’il ne peut pas le réaliser et ne peut pas ne pas le réaliser (c’est la définition du paradoxe du personnage: vouloir et ne pas vouloir en même temps la même chose).
Si, par exemple, votre personnage, désire accéder à l’indépendance alors qu’il a toujours été protégé par un cocon (celui de ses parents, puis de son mariage, de l’entreprise qui l’emploie…), alors la peur de perdre cette protection devient un frein au désir de créer ses propres règles et d’accéder à sa pleine et réelle autonomie.
C’est ce que je cherche quand je définis un personnage: cette tension qui existe déjà en lui, souvent enfouie, souvent seulement en potentiel, et que l’intrigue va révéler, polariser, et augmenter.
L’intrigue est aussi l’incarnation de la thématique
Pour avoir de la profondeur, une histoire doit aborder un sujet universel. Si elle n’est que le récit d’événements singuliers, elle paraîtra superficielle. C’est ce qu’elle dit du monde, le point de vue qu’elle porte sur son sujet, qui permet à une histoire de passer l’épreuve du temps, de franchir les frontières et de marquer la vie d’un lecteur.
Cet axe thématique n’est pas accidentel et son impact n’est pas le fruit du hasard, il se conscientise et se construit. Ce que vous avez à dire sur le monde à travers l’histoire que vous racontez influence les situations, les actions et réactions des personnages, en un mot: la thématique modifie l’intrigue.
Lorsque vous écrivez une histoire au fil de la plume, vous laissez au hasard la transformation du protagoniste et le développement thématique de votre histoire. La plupart du temps, le résultat ne sera pas ce que vous vouliez, ce que vous imaginiez ou espériez.
C’est là que le travail de structure entre en jeu
Le temps que vous passez à travailler consciemment sur votre intrigue c’est de l’énergie que vous conservez pour l’écriture elle-même.
Non, le fait de connaître les grandes étapes de votre intrigue n’enlève rien à la spontanéité de l’histoire puisque vous avez encore tout à découvrir des modalités narratives de chaque séquence et de chaque scène de votre récit.
La structure ressemble à ceci: Jeanne prend le train pour aller chez ses parents, elle est tendue à cause du secret qu’elle porte depuis des années ; Jeanne ne parle pas à table et se fait chambrer par ses frères ; Jeanne décide qu’elle ne peut pas rester ; Sur le quai de la gare, Jeanne réalise qu’elle ne peut pas continuer comme ça ; Jeanne revient et révèle son secret, qui a l’effet d’une bombe, etc.
À partir de cette liste de situations, je peux vérifier la cohérence de mon intrigue et la progression émotionnelle de mon personnage. Je peux aussi voir ce qu’il manque (pourquoi Jeanne change-t-elle aussi subitement de position, quel est l’élément extérieur qui la pousse à révéler son secret cette fois-ci ?) et le modifier avant de me lancer dans la rédaction exhaustive des scènes, ce qui m’évitera de me retrouver bloqué pendant l’écriture.
Côté plaisir de l’écriture, tout reste à vivre puisque je n’ai aucun détail narratif: où et quand se déroulent les actions, comment Jeanne exprime-t-elle sa tension, qui est-elle précisément, quelle est la nature du secret, comment sont ses frères, comment s’y prennent-ils pour la chambrer, comment réagiront-ils à sa révélation…
Toute la nuance du récit reste à découvrir et vous vous sentirez d’autant plus libre de la découvrir que vous aurez une représentation claire de la raison d’être de chaque passage.
Quand vous écrivez sans structure, vos livres tombent à plat
A l’opposé, un auteur qui travaille sans plan se demande à chaque instant si la scène qu’il est en train d’écrire est bien justifiée dans l’écosystème de son histoire, il avance au petit bonheur de la chance, guidé par une vague intuition qui ne contribue pas à construire sa confiance dans son histoire mais a souvent l’effet contraire.
Lorsque vous avancez sans conscience, vous n’avez que votre foi pour vous permettre de croire que votre histoire est à la fois cohérente et intéressante.
Mais travaillez en conscience, et vous entrez dans un tout nouveau rapport à l’écriture. Vous avancez sur un terreau solide, vous avancez en sachant comment chaque étape s’appuie sur l’étape précédente et contribue à renforcer l’ensemble. Chaque fois que vos personnage agissent, vous savez d’où ils viennent et où ils vont et vous savez comment chaque nouvelle situation vous rapproche du cœur de votre intrigue.
La structure n’est pas détachée du personnage, elle n’est pas non plus détachée de la thématique, mais elle n’est ni l’un ni l’autre, elle est ce troisième élément qui compose l’histoire:
- Le personnage c’est l’individu à qui il arrive quelque chose, l’individu dont la réalité est ébranlée et qui, grâce à cela, découvre une opportunité de transformer sa vie.
- La thématique c’est le grand sujet universel dont parle votre histoire, c’est l’amour, la liberté, le pouvoir, la responsabilité, l’autonomie, la famille… ce concept abstrait sur lequel vous avez un point de vue à exprimer.
- L’intrigue c’est l’enchaînement des situations causées ou non par le protagoniste, qui le poussent à réagir, à se découvrir, à se dépasser et à, peut-être, se transformer.
Enlevez l’un de ces trois points à votre histoire et elle perd en solidité.
La narration, la couche de récit posée par-dessus les autres, c’est comment vous racontez tous ces éléments, et cette couche est l’objet principal de la réécriture, ce qui est une autre question.
Pour vous aider à mieux naviguer dans les trois grands axes de la structure, et surtout pour vous apprendre à les faire fonctionner de concert plutôt que séparément, j’ai animé une master class de quatre heures que j’ai enregistrée et archivée. Vous pouvez accéder à cet enregistrement et profiter d’un entretien individuel pour approfondir votre compréhension des concepts et des méthodes de la master class en vous inscrivant aujourd’hui

Ce que vous apprendrez
* Comment construire une structure d’histoire solide, basée sur le personnage et la thématique
* Comment enchaîner les différentes étapes de l’histoire pour créer un engagement émotionnel progressif du lecteur
* Comment choisir entre différentes options celle qui sert au mieux votre intrigue, l’évolution de votre personnage et la construction de la dimension universelle de votre histoire
* Pourquoi et comment la structure vous fait gagner du temps et de l’énergie et renforce votre confiance dans l’histoire que vous développez
* La différence entre la théorie de la structure et son application, comment alterner entre une réflexion consciente et une découverte spontanée des événements de l’histoire pour tirer le meilleur parti de votre créativité
* Comment construire une histoire captivante et profonde à la fois
* Pourquoi, au milieu de l’histoire, l’intrigue change et comment ce changement donne un nouveau souffle à l’histoire, au personnage et à la thématique
Comment vous l’apprendrez
La masterclass consiste en un exposé de la méthode, étape par étape et avec plusieurs exemples concrets. Vous suivez la construction des concepts de manière organique pendant l’exposé sur paperboard.
Vous pourrez me poser vos questions par email à tout moment pendant que vous étudiez le contenu de la masterclass.
Vous mettrez la méthode en application en remplissant une fiche de structure type dont le contenu vous sera donné pendant la masterclass et dans votre espace Auteur.
Le contenu de la masterclass, comme celui de toutes mes formations, est basé sur quinze ans de pratique professionnelle de l’écriture consciente, de l’étude des spécialistes de la créativité, de la construction de récits et de l’écriture ; ainsi que sur l’expérience que j’ai acquise en accompagnant plus d’un millier d’histoires.
Les étapes de la structure que je vous présente dans cette master class sont celles qui ont démontré le plus d’efficience pour les auteurs qui les ont appliquées et sont parmi les rares qui ne séparent pas personnage, intrigue et thématique mais les aborde comme trois parties égales et enchevêtrées de l’histoire.
Ces techniques reposent sur le postulat que le talent n’est rien sans un cadre délibéré pour l’appliquer et le magnifier ; et sur l’idée que l’écriture s’apprend et se perfectionne par une pratique délibérée et systématique.
Pourquoi apprendre la structure
* Pour ne plus être démuni face à un texte qui n’avance plus assez
* Pour vous comporter comme un “vrai” auteur et aborder votre désir d’écrire avec le sérieux et l’application qu’il mérite
* Pour écrire des histoires plus fortes, plus pleines de sens et d’émotion, plus proches de vos intentions et de la vision qui vous a poussé à les écrire
* Pour toucher avec plus de certitude vos lecteurs et les éditeurs et éviter de vous en remettre à la chance, au hasard et à votre bonne étoile quand vous présentez vos livres au public
* Pour développer et consolider votre confiance dans vos capacités d’auteur et dans les histoires que vous écrivez
* Pour ne plus vous lancer dans une histoire en croisant les doigts dans l’espoir qu’elle fonctionne, mais en posant dès le départ des repères solides pour votre récit
Comment assister à la MasterClass ?
Suivez ce lien, réglez les frais d’inscription de 97€ et vous recevrez les instructions nécessaires pour accéder immédiatement à votre contenu.
30 jours après votre inscription, vous enverrez votre fiche structurelle remplie selon les instructions qui vous seront données dans la Masterclass.
Je vous proposerai un rendez-vous dans les 60 jours suivants pour échanger avec vous de votre expérience de la structure et vous aider à aller plus loin dans la compréhension de votre structure et de vos intentions.
Quelle garantie ?
Je ne propose pas de garantie de remboursement parce que je crois à l’engagement des auteurs dans la construction de leur carrière et de leurs œuvres.
En vous inscrivant, vous posez un acte symbolique, un geste d’engagement envers votre soif de mots et votre appétit d’histoires.
C’est parce que je ne m’adresse qu’à des auteurs qui sont déterminés à emmener leur écriture aussi loin que possible que je ne propose pas de garantie ou de remboursement.
Si vous voulez vous faire une idée de la valeur de mon enseignement, tapez Anael Verdier dans Youtube et vous pourrez voir plusieurs de mes vidéos. Elles vous donneront une vision assez fidèle de l’expérience que vous recevrez pendant la MasterClass.

Comment tirer le meilleur parti de cette masterclass
Dans toute formation, c’est l’élève qui apporte la valeur de son propre enseignement. Prenez le temps de vous demander ce que vous voulez apprendre en vous inscrivant aujourd’hui. Quel est le point sur lequel vous souhaitez absolument progresser ?
Concentrez vos efforts sur ce point-là, puis revenez, plus tard, sur les autres.
Même si vous n’avez pas d’histoire en cours, faites l’exercice. La conversation que nous aurons autour de ce travail enrichira votre vision et votre appropriation du travail de structure. Si vous venez de finir une histoire, faites-le sur cette histoire pour la découvrir sous un nouvel angle.